Tirs de canons au large de Sambava

Midi Madagasikara 11.06.2002

Bodo Andrianarisoa.

Hier à 15 heures, des coups de canon ont été tirés en l'air à titre de sommation à partir de deux bateaux situés à environ 2000 m des côtes de Sambava,. La raison de leur présence, selon une source locale, était de détruire l'aéroport de Sambava, afin de prévenir tout atterrissage d'avion transportant des militaires.

Mais selon le PDS Jaosoa Pascal, ces derniers étaient sur les lieux pour faire acte d'intimidation, faire diversion ou tout simplement pour prévenir tout débarquement de troupe par mer, du côté des légalistes. Venus séparément du sud et du nord, ces bateaux, ainsi que deux vedettes rapides, ont mouillé au large pour observer et attendre le moment propice pour passer à l'attaque, théoriquement la nuit, vu la coupure partielle du courant le soir dans la ville. Ils attendaient ainsi les réactions de ceux d'en face, pour pouvoir attaquer en conséquence.

Préparer le terrain

Une tentative d'encerclement n'était pas non plus à écarter. Sur la terre ferme, en effet, trois camions de type « Kosovo », appartenant à un opérateur économique d'Ampanefena et qui ont été saisis par l'ancien Gouverneur Gara Jean Robert, ont débarqué, hier après-midi, des éléments au camp Fanambana, à environ 20 km au sud de Vohémar. Ces rebelles étaient sous la conduite de deux colonels, Balbine et Coutiti, selon des sources locales. Pourtant, des troupes légales provenant de Sambava étaient en route, hier, pour Vohémar, ce qui fait croire qu'un affrontement aurait pu avoir lieu, hier, dans la soirée. De toute manière, la position des mutins semble s'affaiblir de plus en plus dans la région, puisqu'Andapa est déjà sous le contrôle du pouvoir légal, depuis dimanche. Un meeting est également prévu, ce jour à Antalaha, et des troupes ont été envoyées en premier sur les lieux pour préparer le terrain. Outre ces occupations partielles, des renforts provenant d'Antananarivo sont déjà en marche vers la ville d'Antsiranana et, hier dans la soirée, elle était localisée à Anivorano-nord. Une partie a été débarquée à Nosy Be et devrait, à l'heure actuelle, maîtriser la ville d'Ambanja et d'Ambilobe. Si une partie parvenait également à se diriger vers le sud, elle pourrait prendre à revers les rebelles localisés près de Vohémar.

Calmer la population

Pour ce qui est de la situation dans la ville de Sambava, une forte tension y règne, puisque les miliciens de Soaline font en ce moment l'objet de poursuites de la part de la population, qui a trop longuement supporté leurs exactions. Certains d'entre eux viennent ainsi supplier le PDS Jaosoa Pascal pour que ce dernier les protège mais, dans la tension actuelle, seules les arrestations de ces personnes peuvent calmer la population. Ainsi, quatre hommes de main de Soaline sont aujourd'hui entre les mains des légalistes. Concernant cette dernière, elle se serait enfuie vers Toamasina, laissant son fief sous les tirs des canons. La prise de la province d'Antsiranana se fait ainsi à coups de fusils et de courage, face aux canons de l'autre camp. Les actions militaires menées, depuis, dans l'ensemble de la région sont capitales dans la suite des opérations et ce, pour libérer la province des mains de ses « occupants ».