VICE-PREMIER MINISTRE NARISOA RAJAONARIVONY: LIMOGEAGE OU RÉAMÉNAGEMENT ?

Madagascar Tribune 08.10.2002

Après MM. Raondry Longin, Beatanana, Maharavo Rodelys, Lezava Fleury et Radanoara, voici que Narisoa Rajaonarivony vient, à son tour, d'être limogé ou de démissionner du gouvernement Sylla. Si les autres n'ont été que de simples ministres, M. Rajaonarivony, lui, a été le numéro 2 du gouvernement. C'est donc une haute personnalité, un poids lourd de l'Etat qui se trouve aujourd'hui sur la touche.

Depuis quelques semaines, de fortes rumeurs circulent au sujet d'un éventuel départ de Narisoa Rajaonarivony. Les mauvaises langues affirment qu'il n'a pas été à la hauteur de sa tâche. Ne maîtrisant pas très bien, dit-on, tous les arcanes des finances publiques, il a étonné les bailleurs de fonds à Paris, lors de la réunion des « Amis de Madagascar », où à deux reprises le vice-Premier ministre chargé du Budget et des Finances, s'est trompé sur le montant de la dette de Madagascar. Et c'est le représentant de la Banque mondiale qui devait rectifier les chiffres avancés par M. Rajaonarivony, au grand dam des membres de la délégation malgache.

ASSAINISSEMENT

Ce n'est là qu'une anecdote, mais qui illustre certaines carences de l'ancien grand argentier et de son équipe. A propos justement de son entourage immédiat, quelques-uns, et non des moindres, pourraient, semble-t-il, ne plus être reconduits à leur poste. Il s'agit, apprend-on, du secrétaire général au ministère du Budget et des Finances ainsi que d'un directeur général…

En remplacement de Narisoa Rajaonarivony, le président de la République a nommé le ministre de l'Economie et du Plan, Radavidson Andriamparany qui aura la lourde responsabilité de prendre en charge trois départements dont l'importance est vitale pour le développement du pays. Il revient donc à M. Andriamparany de mener à bien les négociations, jusqu'ici balbutiantes, avec la Banque mondiale et le FMI, dont dépend le déblocage des 2,417 milliards de dollars, promis à Paris, par les « Amis de Madagascar ».

Cette série de limogeages au sein du gouvernement semble confirmer la détermination du président Marc Ravalomanana de « responsabliser » les ministres. Pas plus tard que samedi, le chef de l'Etat a, de nouveau, fait savoir à Sainte-Marie sa volonté de suivre de près les actions de chaque membre du gouvernement. L'« obligation de résultat », tel est désormais le mot d'ordre à Ambohitsorohitra. Et c'est tant mieux !

Néanmoins, il ne faudrait pas que ces limogeages ou démissions continuent, car, à la longue, cela fait un peu désordre… D'autant que l'opposition ne se fera pas prier pour exploiter, à des fins partisanes, cette image d'instabilité gouvernementale. Toutefois, on ne peut qu'encourager le président de la République dans son entreprise d'assainissement, et ce dans tous les secteurs.

Franck R.