Pierrot Rajaonarivelo : vers un front démocratique de refus de l’élection

Wanadoo 07.11.2002

A 24 heures de la clôture du dépôt de candidature pour l’élection législative du 15 décembre 2002, l’incertitude est encore de mise sur l’engagement officiel de l’Arema dans la course. Après avoir fait connaître ses conditions et surtout son souhait de voir la date du scrutin reportée, le parti créé par l’Amiral Ratsiraka, à la retraite malgré lui, a du mal a passer le flambeau à son secrétaire national Pierrot Rajaonarivelo.

Après la rencontre de quelques dirigeants de l’Arema, premier parti de l’opposition, avec le président Ravalomanana, ils ont pris connaissance, cette fois-ci officiellement, du mandat d’amener lancé à l’encontre de leur Secrétaire national. Pierrot Rajaonarivelo est sorti de son silence et a réitéré "les préalables essentiels à la tenue d'élections libres et transparentes", évoquant la possibilité de la non participation de son parti ainsi que la constitution d’un "front démocratique du refus". Quelques candidatures Arema ont été déjà officiellement déposées.

Voici le contenu du communiqué de Pierrot Rajaonarivelo, Secrétaire national de l’Arema

"Lors de ma dernière déclaration du 16 octobre dernier, j'ai indiqué solennellement les préalables à notre participation aux élections législatives du 15 décembre prochain.

Or, au cours de sa conférence de presse du 4 novembre dernier, le Comité directeur de l'Arema a dressé un état des lieux objectif de la situation, constatant que les conditions de la participation du parti aux élections étaient loin d'être réunies aussi bien en ce qui concerne les préparatifs administratifs que dans le respect des règles démocratiques élémentaires (notamment les arrestations à Brickaville, les intimidations et les harcèlements). Avec mon plein accord, il a fait part de son inquiétude et exprimé ses plus expresses réserves sur la suite des événements.

Dans ces conditions et avec la plus grande gravité, je réitère les préalables essentiels à la tenue d'élections libres et transparentes (en particulier la conférence pour la réconciliation nationale et le report de la consultation électorale en 2003), conformément aux souhaits des instances internationales, au premier rang desquelles l'Union africaine dont le rôle et l'impartialité ont été exemplaires dans la crise politique qu'a traversée le pays. Avec un sentiment d'urgence, j'attire l'attention sur les risques que pourraient faire courir à la démocratie des élections législatives précipitées, et je sollicite l'aide de ces mêmes instances internationales ainsi que les plus hautes institutions de notre pays, en premier lieu les autorités religieuses, pour faire entendre raison au Président de la République.

À défaut de quoi, l'Arema se trouverait contraint de s'abstenir de participer aux élections du 15 décembre 2002, et j'appellerais les démocrates de toutes tendances à se rassembler pacifiquement pour constituer un front démocratique du refus de se prêter à ce qui s'apparenterait davantage à une manœuvre politique".