Victor ramahatra libéré à la suite d'un non-lieu prononcé par le tribunal

L'Express de Madagascar 03.11.2002

Le général Victor Ramahatra a été libéré hier vers 20 heures à la suite d'un non lieu prononcé par le tribunal, apprenait-on un peu plus tard en soirée dans la capitale de source familiale.

Le général Ramahatra était poursuivi pour "trahison", mais le juge a finalement estimé que les charges retenues contre cet ancien et très fidèle collaborateur de l'ancien président de la République, dont il était toujours le conseiller spécial lors des élections présidentielles de décembre 2001, n'étaient pas fondées.

Cet ancien et dernier premier ministre de l'ex-président Didier Ratsiraka de la période "rouge" était notamment accusé, sans raison a donc estimé la justice, d'avoir commandité l'opération "Toro" qui devait permettre à des mercenaires héliportés d'Afrique du sud de débarquer à Madagascar dans le courant du mois de juin dernier.

Après son interpellation, puis son audition, la perquisition de son domicile à sa demande, ce Saint-Cyrien que l'importante invasion acridienne du milieu des années 90 avait rendu célèbre lors du retour au pouvoir de l'Amiral en 1996, avait finalement été déféré au Parquet puis placé sous mandat de dépot à la prison centrale d'Antanimora le 24 juin dernier.

Cette libération intervient, ne manqueront pas de relever les observateurs, au moment où séjourne dans le pays une importante délégation militaire française. De même, cette libération ne peut être qu'une garantie offerte à l'opinion nationale mais aussi internationale d'une justice indépendante, attentive à ne pas tomber dans l'arbitraire propre, généralement, à toutes les situations d'après-crise politique quand le moment de régler les comptes est venu.

Le général de division Victor Ramahatra, ancien Premier ministre, conseiller spécial du président sortant, a été libéré hier après-midi de la maison centrale d'Antanimora où il a été maintenu en détention préventive depuis le 23 juin dernier. Des sources judiciaires informent que le général a bénéficié d'un non lieu, les charges ayant été jugées non fondées. L'ancien Premier ministre avait été inculpé de trahison et son placement sous mandat de dépôt à la maison centrale d'Antanimora avait stupéfié l'opinion. Les médias ont rapporté à l'époque, l'existence d'une opération "Toro". Le général -appelé "Toro" dans l'intimité- a été présumé le principal instigateur et organisateur d'une expédition de mercenaires en territoire malgache, en pleine crise post électorale. Dans un communiqué de démenti, l'ancien Premier ministre s'était estimé "sali dans (ses)principes et dans (son) statut d'officier général" et avait déclaré que "les convictions personnelles doivent être laissées à la porte de l'institution militaire" et que "c'est l'essence même de la formation d'officier et de la vocation de servir dans l'armée". Il avait par ailleurs expliqué sa position devant les événements. "La légalité constitutionnelle (étant) le pilier de l'armée, je me dois de l'appliquer de la même manière avec laquelle j'ai assumé ma mission de conseiller de président de la République, dans sa fonction de Président, gardien de la Constitution. Je me remets actuellement à la disposition de l'armée". Bien avant son arrestation, il s'était déjà présenté comme le veut la règle, au général Jules Mamizara, ministre de la Défense nationale. Après 4 mois de préventive et trois auditions, aucun fait répréhensible n'a été retenu contre le général Ramahatra, qui vient de recouvrer la liberté. Rappelons qu'il assumait parallèlement à ses fonctions de conseiller spécial, les responsabilités de coordonnateur national de la lutte contre l'invasion acridienne. :

Mamy Nohatrarivo